Vous approchez de la retraite et vous cherchez à mettre en place un plan de retraite efficient? Allons voir les 4 parties essentielles à inclure dans votre plan de retraite global.
C’est l’approche que j’utilise avec mes clients. En séparant le plan de retraite en 4 parties, il est beaucoup plus facile de faire le suivi et de s’attaquer à ce qui est le plus important en premier.
Introduction
L’approche de la retraite amorce un nouveau chapitre de notre vie. C’est le chapitre de la liberté financière. À cette étape de notre vie, si on a bien fait nos devoirs, le travail devient optionnel.
Pour que ces années soient véritablement synonymes de liberté et de sérénité, une planification minutieuse et différente des dernières années s’impose.
Pourquoi différente?
Pendant la phase d’accumulation, l’objectif principal était d’épargner et de faire croître son patrimoine.
À l’approche de la retraite, le plan change. Une complexité additionnelle s’ajoute. Plutôt que d’avoir un revenu régulier qui provient d’un emploi ou de son entreprise, il faut se construire un revenu à travers différentes sources (RRQ, SV, CELI, REER, NE, etc.).
Ce revenu doit être durable. La longévité est un enjeu majeur puisque de nos jours, l’espérance de vie est très longue. Il faut planifier avoir un revenu suffisant pour plusieurs dizaines d’années.
Un bon plan de retraite doit également être efficient sur le plan fiscal et tenir compte de vos volontés successorales.
Dans chaque grands plans de retraite, il y a 4 parties essentielles à bien mettre en place pour être confiant qu’on ne manque rien :
- Le plan de revenu (décaissement)
- Le plan d’investissement
- Le plan d’optimisation fiscal
- Le plan successoral
Nous allons explorer chacun de ces « minis plans » plus en détail.
1. Le plan de décaissement :
Le plan de décaissement est probablement la partie le plus importante de votre plan de retraite.
La stratégie de décaissement consiste à déterminer comment utiliser judicieusement les différentes sources de revenu disponibles, telles que les régimes de retraite, les placements, les rentes gouvernementales et autres, pour répondre aux besoins financiers tout au long de la retraite.
Voici les principales sources de revenu auxquelles vous pourriez être exposées :
- Placements (CELI, REER, Compte non enregistré, FRV, CRI, Placements corporatifs, etc.)
- Revenu de location (immobilier ou autre)
- Rentes gouvernementales (RRQ, SV)
- Rentes provenant d’un fonds de pension (ex : RREGOP)
- Participation dans une entreprise
- Valeur de rachat d’une assurance vie
La construction d’un revenu de retraite implique plusieurs décisions importantes :
- Quand prendre mes rentes RRQ et SV?
- Combien j’ai besoin annuellement pour mon mode de vie et est-ce que c’est possible en fonction de ce que j’ai accumulé?
- De quel compte de placement est-ce que je devrais décaisser en premier et quel montant?
- Etc …
La première étape du plan de décaissement est de déterminer quelles seront vos sources de revenu stables et récurrentes à la retraite. N’oublier pas de tenir compte de l’impôt! Les rentes gouvernementales et les rentes des fonds de pension sont imposables!
Ensuite, il faut déterminer le train de vie qu’on aimerait conserver. Je suggère de faire un budget quelques années avant la retraite pour s’y préparer.
La troisième étape est de déterminer l’écart à combler. Cet écart devra être couvert avec vos sources de revenu discrétionnaires, vos placements.
Une fois qu’on connaît l’écart, il faut mettre en place une stratégie pour trouver une façon optimale de décaisser de vos placements. À cette étape, c’est vraiment du cas par cas. Tout dépend de vos projets, vos ambitions, vos valeurs, votre tolérance au risque, etc.
Je suggère fortement de consulter un planificateur financier pour vous aider dans cet exercice.
2. Le plan d’investissement :
Lorsqu’on approche de la retraite, la préservation du patrimoine devient un enjeu important pour plusieurs.
On veut protéger le magot qu’on s’est efforcé d’accumuler toute sa vie. La peur d’en manquer ou la peur de voir ses placements diminuer s’accentue considérablement. C’est normal, c’est rendu le temps d’aller piger là-dedans.
Toutefois, il faut garder à l’esprit que l’horizon temporel de vos placements ne se termine pas à votre date de retraite. Votre horizon de placement peut s’étendre sur plusieurs décennies.
Une erreur courante est de devenir très très conservateur rendu à la retraite en adoptant un portefeuille excessivement prudent.
Une prudence excessive peut coûter très cher sur le long terme. Sans exposition au marché, l’inflation viendra graduellement diminuer votre pourvoir d’achat.
Plutôt que de voir votre portefeuille comme un seul morceau, je propose de diviser vos investissements en 3 vases. L’approche des 3 vases consiste à séparer vos actifs selon le moment où ils seront dépensés.
On créer un coussin pour les années les plus proches tout en permettant au reste de ses investissements de continuer à croître sur une longue période.
Si vous aimeriez avoir plus de détails sur cette stratégie, j’ai écrit un autre article consacré à ce sujet:
3. La planification fiscale :
Les impôts peuvent représenter une partie importante de vos dépenses à la retraite.
Sans une planification fiscale minutieuse, il est fort probable d’avoir une facture d’impôt plus élevé que nécessaire.
Une bonne stratégie d’optimisation fiscale doit tenir compte d’aujourd’hui et de demain.
L’objectif est de minimiser l’impôt sur la durée totale de la retraite.
Une bonne planification fiscale implique:
- Une analyse annuelle de la déclaration de revenus
- Une analyse annuelle de la pertinence de convertir du REER en CELI
- Une coordination efficiente des différentes sources de revenus
- L’optimisation fiscale du portefeuille de placements
- La mise en place de stratégies de dons planifiés
En somme, il existe de nombreuses stratégies disponibles pour alléger votre charge fiscale pendant la retraite. Comme toujours en matière de planification financière, la solution dépendra de votre situation particulière.
4. La planification successorale :
Enfin, la planification successorale consiste à organiser la transmission de votre patrimoine de manière efficace et équitable, tout en minimisant les frais et les impôts pour votre succession.
La planification successorale, c’est beaucoup plus que seulement un testament. C’est un sujet très complexe qui mérite un article en soit, mais voici quand même quelques grandes lignes à penser :
- Nomination de bénéficiaire sur vos polices d’assurance et vos régimes de retraite.
- Minimiser votre facture d’impôt au décès (Vous êtes réputé disposer de tous vos biens à leur juste valeur marchande au décès, ce qui peut enclencher des conséquences fiscales considérables).
- Subvenir au besoin de vos personnes à charge après votre décès
- Réduire les retards dans le règlement de votre succession (ça peut prendre plusieurs mois voir plusieurs années)
- Faciliter le travail de votre liquidateur
- S’assurer que vos héritiers sont traités conformément à vos volontés
Conclusion
En conclusion, une planification de retraite réussie repose sur l’élaboration et l’exécution de ces quatre minis plans : le plan de décaissement, le plan d’investissement, la planification fiscale et la planification successorale.
Bien qu’il puisse sembler intimidant de jongler avec tous ces aspects, l’aide d’un planificateur financier peut vous guider à travers ce processus et vous aider à prendre des décisions éclairées qui vous permettront de vivre une retraite confortable et sécuritaire. Se préparer aujourd’hui, c’est s’assurer d’un avenir radieux demain.